Wednesday, November 23, 2016

Souvenir de Sr. Jeanne d'Arc Brunelle, CSC, mardi, 22 novembre 2016– Words of Remembrance of Sr. Jeanne d'Arc Brunelle, CSC, Tuesday, 22 November 2016

Mon souvenir de ma grande-tante, Sr. Jeanne d'Arc Brunelle, CSC, donnée le mardi 22 novembre 2016, lors de la veille de ses funérailles au Pavillon Saint-Joseph, l'infirmerie des Sœurs de Sainte-Croix à Montréal (Québec), Canada

My words of remembrance of my great-aunt, Sr. Jeanne d'Arc Brunelle, CSC, given last evening, Tuesday, November 22, 2016, during the vigil prayer service at Pavillon Saint-Joseph, the infirmary of the Sisters of Holy Cross in Montreal, QC, Canada:

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Chères sœurs, religieuses de la Congrégation de Sainte-Croix, et aux membres de notre famille étendue qui sont présents dans l’Esprit : s’il vous plaît me laisser commencer cette petite réflexion sur la vie de notre Sœur, tante, et grande-tante Jeanne d’Arc Brunelle, aussi dite Sœur Marie-de-Saint-Roger-de-la-Croix, avec un mot de remerciement. Durant ces derniers jours de sa vie terrestre, vous avez bien reconforté, veillé sur, et prié pour notre Sr. Jeanne d’Arc. Étant le petit neveu de Jeanne d’Arc et doctorant actuellement à Paris, j’ai éte durant ces derniers jours en communication régulière avec la Sr. Lucie Germain, CSC, dont je suis particulièrement reconnaissant et qui a gardé notre famille au courant de Jeanne d'Arc au jour le jour.

About a week ago, my mother Carol Schmidt and uncle Roger Salt traveled from Edmonton, Alberta, to be with our Aunt Jeanne in the last days of her earthly life. Although neither Carol nor Roger are able to be with us in person today, they are with us in spirit and in prayer. While they were here at Pavillon Saint-Joseph, they were able to remember and celebrate the life of another family member and Holy Cross Sister of this community, Sr. Alberta Pilon, CSC, and to be with our relatives from Lafontaine, Ontario, the hometown of Srs. Jeanne and Alberta, all the way to Edmonton, at Sr. Alberta's funeral Mass.

Nous reconnaissons que ces derniers jours ont été difficiles, exceptionnellement même pour une communauté telle que celle-ci où l'âge, l'infirmité, et les décès sont des réalités quotidiennes. J’empathise avec, j’honore, et je partage votre tristesse par rapport au décès de la Sr. Jeanne d'Arc et après les plusieurs décès récents dans cette communauté du Pavillon Saint-Joseph, et je prie pour vous.

Mais, bien que nous soyons attristés, sœurs et frères, notre tristesse n’est-elle pas peut-être amoindrie en ayant connus la joie que notre chère Sr. Jeanne d’Arc a apportée à nos vies, notre communauté, nos familles, et notre monde? Aunt Jeanne’s life is all but impossible to sum up in one word, but if I were to try to capture her life, her spirit, and her example of religious life and Christian faith and love that is a model for us all, that word would be “joy.”

The first time I remember meeting Aunt Jeanne was when I was 12 years old. Aunt Jeanne lived at the time in the Holy Cross convent in Cornwall. I quickly became acquainted with Aunt Jeanne’s joyful and welcoming character, and with the place on the outside of the 2nd Street Cornwall convent house where group photos would be taken, always with somebody positioned to hide the large electrical outlet on the house from the camera exposure... Try as the Sisters of Holy Cross might to hide that electrical outlet, it was impossible for Aunt Jeanne to hide her joy and energy that I am convinced were from God more than from any human source or outlet!

La petite publication francophone de la région de Lafontaine et de la Baie Géorgienne, savons-nous peut-être, s’appelle « Le goût de vivre ». Notre sœur Jeanne d’Arc avait bien ce goût de vivre en abondance, et elle n'avait peur de rien ni de personne. Dans un monde qui paraît de plus en plus marqué par la peur, la division, la violence et l'exclusion, notre Sr. Jeanne fut naturellement un exemple jaillissant de foi, d'unité, d'espoir, de charité, d'humilité et surtout de joie. Toujours l’une de mes plus grandes inspirations dans la vie religieuse (je suis Basilien, bien que j'ais aussi dans l'âme un peu de Sainte-Croix), dans mon enseignement, mes études et mes voyages à travers le monde, la Sr. Jeanne a enseigné à Lafontaine et à Cornwall et plusieurs années durant ses « vacances » d’été, notamment dans quelques pays de l’Afrique [*Zaire at the time, now the Democratic Republic of the Congo, Upper Volta, now Burkina Faso, and Fiji in the South Pacific... En ce temps le Zaïre, actuellement la République démocratique du Congo, Upper Volta, actuellement le Burkina Faso, et le Fidji dans le Pacifique du Sud].

Quand je suis né, notre Sr. Jeanne avait vécu déjà presque la moitié de ses soixante-quatorze ans de vie religieuse. À l’âge où la plupart des personnes commencent à planifier leur retraite, Sr. Jeanne est partie enseigner dans un collège de filles en Haïti, pays à l'époque sous l'épouvantable dictateur Jean-Claude (Baby Doc) Duvalier. Ceci a profondément inquiété le père de Jeanne, Roger Brunelle. En plus, Sr. Jeanne et sa communauté cachaient en Haïti des dissidents contre Duvalier, et alors, de ce que je comprends, les sœurs de là ont dû être sorties d'Haïti parce qu'elles étaient menacées de mort aux mains des paramilitaires. Notre Sr. Jeanne n'a raconté cet histoire qu'à peu de personnes, même à sa famille et à d'autres religieuses de Sainte-Croix.

Si on n’aimait pas Sr. Jeanne d'Arc (je ne peux pas imaginer comment il serait possible de ne pas l'aimer), au moins on la respectait. À Cornwall,  jeune religieuse à l'époque, elle était respectée et même protégée par les gangsters qu'elle enseignait, avant et après qu'ils sachent qu’elle était une religieuse! Et, vers la fin de sa vie remarquable, rendue douleureuse par le cancer entre autres infirmités, Sr. Jeanne a humblement laissé derrière elle ces merveilleuses aventures pour habiter ici au Pavillon Saint-Joseph, où elle aida à soigner les Sœurs en pire état de santé qu’elle.

Aunt Jeanne was afraid of nothing and nobody, from the world’s worst dictators to the bikers who respected and even protected her, before and after they knew she was a sister, in a classroom in Cornwall! She was always among the first to welcome, as she did me, both on my way to (accompanied by Srs. Rachel Lavoie and Cécile Bouvier, CSC, of blessed memory) and back through Montreal on the bookends of my undergraduate exchange year in Lille, France, in 2001-2002. On my return from France, my flight was extremely late into Montreal. No matter, Aunt Jeanne waited joyfully and patiently for me, window shopping (but remaining faithful to her vow of poverty), for all of fifteen minutes of conversation and a quick coffee before I was to board my connecting flight.

Aunt Jeanne will be remembered as a messenger – dare I say, an apostle – of God's joy and lively Spirit. For all our extraordinary memories of our Sister and (great)-aunt, may we recognize above all that her life and example are God's work through her; God’s continued work through us, to bring us all to the eternal life we now pray Aunt Jeanne is inheriting. May she rest now in the peace of our merciful Lord, hearing the words promised by Christ himself in our Holy Scriptures: “Well done, good and faithful servant... Enter now into the Kingdom prepared by my Father.”

Que notre Sr. Jeanne d’Arc Brunelle repose en la paix de notre Seigneur miséricordieux. Qu'elle rejoigne là ses bien-aimé(e)s: Sa sœur, ma grand-mère Simone Salt (née Brunelle), son beau-frère Frank Salt, ses parents Alida (Desroches) et Roger Brunelle, sa cousine la Sr. Alberta Pilon, CSC, Saint André Bessette et le Bienheureux Basile Moreau, tous et toutes les sœurs, frères, et pères de Sainte-Croix. Et  que notre Sr. Jeanne d’Arc entende la promesse de vie et de joie éternelle de Jésus-Christ à ses fidèles dès notre sainte Écriture : « Très bien, serviteur bonne et fidèle... Entrez maintenant dans le Royaume préparé par mon Père ».

Monday, November 21, 2016

Homélie du lundi, 21 novembre 2016– Mémoire de la Présentation de la Vierge Marie

Lectures du jour: Zacharie 2:14-17; Cantique:  Luc 1:46b-47, 50-51, 52-53, 54-55; Matthieu 12: 46-50

Lundi de la 34e semaine du temps ordinaire

Cette homélie été donnée à  la chapelle de la Maison-Mère de la Congrégation de la Mission (Lazaristes), Paris, France.

This homily was given at the Congregation of the Mission (Vincentian) Motherhouse chapel, Paris, France.

N’avons-nous pas raison de penser à la Vierge Marie comme femme appelée, comme femme avec une vocation? Aujourd’hui nous fêtons la mémoire de la Présentation de la Vierge Marie par ses parents, les saints Anne et Joachim, dans le Temple de Jérusalem. Et quand nous parlons de présentations à cette époque de nouvelles et nouveaux-nés dans le temple, nous parlons, surtout dans notre Bible, de vocation; d’appel divin.

Nous savons depuis l’Évangile de Saint Luc que, quand Jésus est présenté dans le même Temple de Jérusalem, le vieux et « juste »  Syméon le prononce appelé à provoquer « la chute et le relèvement » qui dévoilerait « les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre ».

Bien que notre Bible ne comprenne rien sur la présentation de la Vierge Marie dans le Temple (cette tradition, et notre fête d’aujourd’hui date depuis le sixième siècle après Jésus-Christ dans l’Orient chrétien), nous pouvons quand-même dire que la Vierge Marie, comme son Fils, avait dès son début une vocation provenante de Dieu. Et, bien que nos lectures d’aujourd’hui ne disent rien sur la Présentation de Marie, elles sont centrées sur le thème de vocation, de Marie et de nous tous et toutes.

Notre première lecture d’aujourd’hui nous révèle la vocation de la Vierge Marie, où le prophète Zacharie demande : « Chante et réjouis-toi, fille de Sion : voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi ».

Mais n’est-ce pas la vocation de toutes et de tous parmi nous, non seulement de Marie depuis sa Présentation, de révéler, présenter et faire jaillir l’amour, la paix, et la joie dans notre monde du Dieu qui habite « au milieu de » nous ? Bien sûr, cela est notre vocation chrétienne aussi ! Bien que nous n’aurions pas la chance, comme a eu la Vierge Marie, d’enfanter dans ce monde le Fils de Dieu, nous partageons sa vocation également de présenter notre Dieu au monde par nos paroles et nos actions de charité. Car Jésus dit dans notre Évangile d’aujourd’hui « Voici ma mère et mes frères. Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère ».

Aujourd’hui, en plus de fêter la mémoire de la Présentation de la Vierge Marie, dans ma congrégation religieuse, les Basiliens, nous fêtons l’anniversaire de notre fondation, ce qui a eu lieu en 1822 à Annonay dans l’Ardèche. La fondation des Basiliens, ou Congrégation de Saint-Basile, avait pour but de donner aux jeunes une éducation chrétienne de qualité après le tumulte de la Révolution française. Mais, encore plus, la fondation des Basiliens avait pour but de soutenir notre vocation commune de faire « la volonté de (notre) Père » célestial. C’est pourquoi nous célébrons aujourd'hui  : le fait d’avoir appelés ensemble, donnés une vocation commune pour et par Dieu d’être frères, sœurs, pères, et mères. 


Tuesday, November 8, 2016

Homélie du samedi, 5 novembre 2016– de la férie

Samedi de la 31e semaine du temps ordinaire

Lectures du jour: Philippiens 4:10-19, Psaume 112:1, 2, 5, 6, 8a-9; Luc 16:9-15

Que veut dire Jésus en nous posant la question, « Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable » ? Dans notre Évangile d’aujourd’hui, ce qui est assez difficile à comprendre et même peut-être un peu troublant pour quelques-un(e)s d’entre nous, Jésus approuve-t-il la malhonnêteté dans certaines circonstances ?

À mon avis, ce n’est pas ce que Jésus est en train de nous dire. Nous avons raison, je crois, de prendre comme le point central de cette lecture de l’Évangile de Saint Luc la conclusion de Jésus que nous ne pouvons « pas servir à la fois Dieu et l’argent. »

Néanmoins, durant nos vies, nous devons sûrement nous servir de l’argent et d’autres biens matériels de notre monde. Certaines personnes vont même amasser des richesses matérielles. Ni l’argent, ni d’autres biens matériels, ni leur accumulation, ne sont forcément mauvaises. Ce qui est bon ou mauvais est de faire ou de ne pas faire de ces richesses de ce monde nos maîtres ; nos idoles ; nos dieux. Si nous mettons sincèrement nos biens, nos richesses matériels, et aussi notre intelligence, nos talents, tout ce que nous sommes et ce que nous possédons, au service du bien commun, le plus grand bien de toutes les personnes et de la création, nous agissons bien. Non pas nos richesses matériels mais Dieu, en ce cas-là, reste notre maître.

Nous servons Dieu et, à travers Dieu, le bien commun, d’où vient la notion de confiance. Quelque soit la source des richesses de ce monde, honnête ou, comme dit notre Évangile, « malhonnête », nous sommes invités à mettre ces richesses ;  à mettre tout ce que Dieu a crée, au service du bien du monde. Comme cela nous serons davantage « dignes de confiance », avec les richesses de ce monde éphémère mais aussi avec « le bien véritable » et impérissable du ciel.

Pour cela Saint Paul, dans la lecture que nous venons d’écouter de sa lettre aux Philippiens, a pu dire « je sais… être dans l’abondance… être rassasié et… souffrir la faim ». Ou bien nous avons, dans ma congrégation religieuse, les Basiliens, l’exemple d’un confrère (si je me souviens bien, il était économe de notre congrégation) qui aimait plaisanter, suivant librement Saint Paul : « J’ai été riche, et j’ai été pauvre. Être riche, c’est meilleur. » Heureusement, notre confrère, comme Saint Paul, était aussi riche et donc « digne de confiance » avec « le bien véritable » dont Jésus parle ; sinon il était au moins riche en son sens d’humour !

Être « digne » de confiance ; mettre nos richesses de ce monde au service de Dieu et du bien de tous et de toutes et non pas de faire de ces richesses matériels nos maîtres : C’est là l’invitation de Jésus a chacun(e) de nous, qui sommes baptisé(e)s disciples du Christ.

Homélie du mercredi, 26 octobre 2016– de la férie

Mercredi de la 30e semaine du temps ordinaire

Lectures du jour: Éphésiens 6:1-9, Psaume 145:10-11, 12-13ab, 13cd-14; Luc 13:22-30

Mes frères et sœurs, si nous avions besoin de relier ensemble tous les commandements de Saint Paul dans notre première lecture d’aujourd’hui, de sa lettre aux Ephésiens, en un seul message bref, quel serait ce message ?

Saint Paul donne plusieurs conseils : « Soyez soumis les uns aux autres… Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur… Honore ton père et ta mère… Et vous, les parents, ne poussez pas vos enfants à la colère… Vous, les esclaves, obéissez à vos maîtres d’ici-bas comme au Christ ». Ces conseils que donne Saint-Paul, surtout son petit discours sur les relations familiales, me tombe bien, car mes parents sont présents ici parmi nous aujourd’hui, visitant depuis le Canada! Mais quel est le message unifiant de Saint Paul parmi tous ces conseils ?

De cette partie de la lettre aux Éphésiens, je ressens un message clef : que le bien-être nos relations familiales, de toutes nos relations les uns avec les autres, que le bien-être de notre Église dépend de notre volonté de s’entraider en s’aimant les uns les autres et en aimant Dieu. Notre salut lui-même dépend de ceci : de notre entraide pour le bien commun; le bien de toutes et de tous.

C’est le même message qui apparaît dans notre Évangile, dans la réponse que donne Jésus à celui qui lui demande, « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés » ? Jésus, nous le savons, lui répond avec le parabole de « la porte étroite » par laquelle « beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas ». Le but de Jésus en nous répondant ainsi n’est pas de nous faire perdre de l’espoir, mais pour nous dire que notre salut est impossible pour nous d’atteindre seuls. Nous sommes des créatures relationnelles, à la fois entre nous et avec Dieu.

Le philosophe français du dix-neuvième siècle, Gabriel Marcel, a dit qu’« aimer quelqu’un, c’est lui dire, ‘Toi, tu ne mourras pas ». Toi, tu seras sauvé‒ Toi et moi et tous et toutes ensemble. Le salut ne se fait pas seul.

Donc « soyez soumis… Obéissez… Ne (vous) poussez pas… à la colère… Honorez ton père et ta mère », dit Saint Paul, non pas par orgueil, non pas premièrement « pour plaire à » son prochain, mais par pur amour. Et l’amour, ce n’est pas un œuvre individuel, mais relationnel. En tant que tel, l’amour nous sauve, nous conduit vers le bien commun et vers notre Dieu qui est amour.

Homélie du vendredi, 7 octobre 2016– Mémoire de Notre-Dame du Rosaire

Lectures du jour: Galates 3:6-14; Psaume 111:1-2, 3-4, 5-6; Luc 11: 15-26

vendredi de la 27e semaine du temps ordinaire

Cette homélie a été donnée lors de la Messe d'ouverture (Messe d'équipe) du Weekend Retrouvaille au Centre Massabielle, Saint-Prix, France.

This homily was given during the opening (team) Mass of the Retrouvaille Weekend at Massabielle Retreat Centre, Saint-Prix, France.

Frères et sœurs de l’Équipe Retrouvaille : nos lectures d’aujourd’hui nous semblent-elles être un peu sombres; un peu difficiles ? Dans son épitre aux Galates, St. Paul nous parle de bénédictions et de malédictions. « Ceux qui se réclament de la foi sont bénis », dit St. Paul, mais « ceux qui se réclament de la pratique de la Loi » sont « sous la menace d’une malédiction ». Que veut dire St. Paul ? N’est-il pas bon de pratiquer « la Loi », ce que notre foi nous enseigne, inspiré par la révélation de Dieu ? Je dirais que oui, bien que cela ne soit pas tout à fait au cœur du message de St. Paul, qui critique non ceux qui suivaient la Loi (en son temps, la Loi de Moïse ou la Loi religieuse juive) avec fidélité, mais ceux qui était devenus esclaves de cette Loi, pour lesquels cette Loi n’était plus un effet secondaire de notre relation avec Dieu et les uns avec les autres mais faussement mise avant ces relations en importance.

Et, dans notre Évangile, Jésus répond à une question de certains dans les foules sur comment il avait pu expulser un démon : par son propre pouvoir ou par le pouvoir du chef des démons, Béelzéboul, le diable lui-même. Bien que nos lectures soient enrobées d’une manière dans les moyens littéraires de l’époque, ce sont des moyens de s’exprimer que l’on connaît moins bien aujourd’hui. Cet enjeu de bénédictions et de malédictions, du pouvoir de Dieu et de celui du diable, nous semble peu utile et peut même nous faire peur. Et, une autre question : qu’ont à faire ces malédictions, ces forces du mal, ou le diable avec notre fête d’aujourd’hui de Notre-Dame du Rosaire ?

Nous connaissons et nous avons tous vécu la vérité de la présence de ce mal; du diable; de la souffrance; du péché dans notre monde et dans nos relations humaines. C’est là,  je crois, où Marie, au nom de Notre-Dame du Rosaire, nous appelle et peut nous aider.Nous savons à partir de l’Évangile de St. Luc que c’est le cœur de Marie qui a été transpercé d’un glaive; transpercé par tout le mal du monde; par la malédiction; par la souffrance; par le péché; par notre manque de charité; par notre violence d’actions et de paroles qui ont mené à la crucifixion de son fils, Jésus Christ. Mais nous savons aussi que Marie, dès le début, même avant la naissance de Jésus, avait « gardé dans son cœur tous ces événements » ; ces mystères de l’histoire de notre salut que nous reconnaissons quand nous prions le saint Rosaire.

C’est donc Marie qui est témoin par excellence de son fils ; de notre Dieu; de notre Seigneur, Jésus Christ. Marie, a dit le pape François, « nous rejoint à nos côtés » dans la lutte contre le mal. Elle connaît nos souffrances mais aussi nos joies, comme elle a connu les souffrances, la mort, mais aussi la victoire ultime de la résurrection du Christ. Et Marie, avec Jésus, nous appelle en cette fête de Notre-Dame du Rosaire de la joindre en cette témoignage ; de la rejoindre en prière ; de la rejoindre en ce ministère d’aider aux couples en difficultés dans leurs mariages de connaître eux aussi la joie ; la victoire ; la réconciliation. Notre ministère ici avec Retrouvaille fait grande partie de notre témoignage. Et en témoignant avec Marie, Notre-Dame du Rosaire, nous connaîtrons nous aussi la victoire dans ce monde contre le mal ; contre le diable, tout en gardant « tous ces événements» dans nos cœurs.