Mon souvenir de ma grande-tante, Sr. Jeanne d'Arc Brunelle, CSC, donnée le mardi 22 novembre 2016, lors de la veille de ses funérailles au Pavillon Saint-Joseph, l'infirmerie des Sœurs de Sainte-Croix à Montréal (Québec), Canada
My words of remembrance of my great-aunt, Sr. Jeanne d'Arc Brunelle, CSC, given last evening, Tuesday, November 22, 2016, during the vigil prayer service at Pavillon Saint-Joseph, the infirmary of the Sisters of Holy Cross in Montreal, QC, Canada:
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Chères sœurs, religieuses de la Congrégation de Sainte-Croix, et aux membres de notre famille étendue qui sont présents dans l’Esprit : s’il vous plaît me laisser commencer cette petite réflexion sur la vie de notre Sœur, tante, et grande-tante Jeanne d’Arc Brunelle, aussi dite Sœur Marie-de-Saint-Roger-de-la-Croix, avec un mot de remerciement. Durant ces derniers jours de sa vie terrestre, vous avez bien reconforté, veillé sur, et prié pour notre Sr. Jeanne d’Arc. Étant le petit neveu de Jeanne d’Arc et doctorant actuellement à Paris, j’ai éte durant ces derniers jours en communication régulière avec la Sr. Lucie Germain, CSC, dont je suis particulièrement reconnaissant et qui a gardé notre famille au courant de Jeanne d'Arc au jour le jour.
About a week ago, my mother Carol Schmidt and uncle Roger Salt traveled from Edmonton, Alberta, to be with our Aunt Jeanne in the last days of her earthly life. Although neither Carol nor Roger are able to be with us in person today, they are with us in spirit and in prayer. While they were here at Pavillon Saint-Joseph, they were able to remember and celebrate the life of another family member and Holy Cross Sister of this community, Sr. Alberta Pilon, CSC, and to be with our relatives from Lafontaine, Ontario, the hometown of Srs. Jeanne and Alberta, all the way to Edmonton, at Sr. Alberta's funeral Mass.
Nous reconnaissons que ces derniers jours ont été difficiles, exceptionnellement même pour une communauté telle que celle-ci où l'âge, l'infirmité, et les décès sont des réalités quotidiennes. J’empathise avec, j’honore, et je partage votre tristesse par rapport au décès de la Sr. Jeanne d'Arc et après les plusieurs décès récents dans cette communauté du Pavillon Saint-Joseph, et je prie pour vous.
Mais, bien que nous soyons attristés, sœurs et frères, notre tristesse n’est-elle pas peut-être amoindrie en ayant connus la joie que notre chère Sr. Jeanne d’Arc a apportée à nos vies, notre communauté, nos familles, et notre monde? Aunt Jeanne’s life is all but impossible to sum up in one word, but if I were to try to capture her life, her spirit, and her example of religious life and Christian faith and love that is a model for us all, that word would be “joy.”
The first time I remember meeting Aunt Jeanne was when I was 12 years old. Aunt Jeanne lived at the time in the Holy Cross convent in Cornwall. I quickly became acquainted with Aunt Jeanne’s joyful and welcoming character, and with the place on the outside of the 2nd Street Cornwall convent house where group photos would be taken, always with somebody positioned to hide the large electrical outlet on the house from the camera exposure... Try as the Sisters of Holy Cross might to hide that electrical outlet, it was impossible for Aunt Jeanne to hide her joy and energy that I am convinced were from God more than from any human source or outlet!
La petite publication francophone de la région de Lafontaine et de la Baie Géorgienne, savons-nous peut-être, s’appelle « Le goût de vivre ». Notre sœur Jeanne d’Arc avait bien ce goût de vivre en abondance, et elle n'avait peur de rien ni de personne. Dans un monde qui paraît de plus en plus marqué par la peur, la division, la violence et l'exclusion, notre Sr. Jeanne fut naturellement un exemple jaillissant de foi, d'unité, d'espoir, de charité, d'humilité et surtout de joie. Toujours l’une de mes plus grandes inspirations dans la vie religieuse (je suis Basilien, bien que j'ais aussi dans l'âme un peu de Sainte-Croix), dans mon enseignement, mes études et mes voyages à travers le monde, la Sr. Jeanne a enseigné à Lafontaine et à Cornwall et plusieurs années durant ses « vacances » d’été, notamment dans quelques pays de l’Afrique [*Zaire at the time, now the Democratic Republic of the Congo, Upper Volta, now Burkina Faso, and Fiji in the South Pacific... En ce temps le Zaïre, actuellement la République démocratique du Congo, Upper Volta, actuellement le Burkina Faso, et le Fidji dans le Pacifique du Sud].
Quand je suis né, notre Sr. Jeanne avait vécu déjà presque la moitié de ses soixante-quatorze ans de vie religieuse. À l’âge où la plupart des personnes commencent à planifier leur retraite, Sr. Jeanne est partie enseigner dans un collège de filles en Haïti, pays à l'époque sous l'épouvantable dictateur Jean-Claude (Baby Doc) Duvalier. Ceci a profondément inquiété le père de Jeanne, Roger Brunelle. En plus, Sr. Jeanne et sa communauté cachaient en Haïti des dissidents contre Duvalier, et alors, de ce que je comprends, les sœurs de là ont dû être sorties d'Haïti parce qu'elles étaient menacées de mort aux mains des paramilitaires. Notre Sr. Jeanne n'a raconté cet histoire qu'à peu de personnes, même à sa famille et à d'autres religieuses de Sainte-Croix.
Si on n’aimait pas Sr. Jeanne d'Arc (je ne peux pas imaginer comment il serait possible de ne pas l'aimer), au moins on la respectait. À Cornwall, jeune religieuse à l'époque, elle était respectée et même protégée par les gangsters qu'elle enseignait, avant et après qu'ils sachent qu’elle était une religieuse! Et, vers la fin de sa vie remarquable, rendue douleureuse par le cancer entre autres infirmités, Sr. Jeanne a humblement laissé derrière elle ces merveilleuses aventures pour habiter ici au Pavillon Saint-Joseph, où elle aida à soigner les Sœurs en pire état de santé qu’elle.
Aunt Jeanne was afraid of nothing and nobody, from the world’s worst dictators to the bikers who respected and even protected her, before and after they knew she was a sister, in a classroom in Cornwall! She was always among the first to welcome, as she did me, both on my way to (accompanied by Srs. Rachel Lavoie and Cécile Bouvier, CSC, of blessed memory) and back through Montreal on the bookends of my undergraduate exchange year in Lille, France, in 2001-2002. On my return from France, my flight was extremely late into Montreal. No matter, Aunt Jeanne waited joyfully and patiently for me, window shopping (but remaining faithful to her vow of poverty), for all of fifteen minutes of conversation and a quick coffee before I was to board my connecting flight.
Aunt Jeanne will be remembered as a messenger – dare I say, an apostle – of God's joy and lively Spirit. For all our extraordinary memories of our Sister and (great)-aunt, may we recognize above all that her life and example are God's work through her; God’s continued work through us, to bring us all to the eternal life we now pray Aunt Jeanne is inheriting. May she rest now in the peace of our merciful Lord, hearing the words promised by Christ himself in our Holy Scriptures: “Well done, good and faithful servant... Enter now into the Kingdom prepared by my Father.”
Que notre Sr. Jeanne d’Arc Brunelle repose en la paix de notre Seigneur miséricordieux. Qu'elle rejoigne là ses bien-aimé(e)s: Sa sœur, ma grand-mère Simone Salt (née Brunelle), son beau-frère Frank Salt, ses parents Alida (Desroches) et Roger Brunelle, sa cousine la Sr. Alberta Pilon, CSC, Saint André Bessette et le Bienheureux Basile Moreau, tous et toutes les sœurs, frères, et pères de Sainte-Croix. Et que notre Sr. Jeanne d’Arc entende la promesse de vie et de joie éternelle de Jésus-Christ à ses fidèles dès notre sainte Écriture : « Très bien, serviteur bonne et fidèle... Entrez maintenant dans le Royaume préparé par mon Père ».