Friday, March 2, 2018

Homélie du vendredi, 2 mars 2018– de la férie

Vendredi de la 2ème semaine de Carême

Lectures du jour: Genèse 37, 3-4.12-13a.17b-28; Psaume 104 (105), 4a.5a.6, 16-17, 18-19, 20-21; Matthieu 23, 33-43.45-46

Cette homélie fut donnée lors de la messe de l'équipe (messe d'ouverture) du Week-end Retrouvaille de mars 2018 au Centre de retraite Massabielle, Saint-Prix, France.


Comment Dieu se sert-il de la souffrance— de notre souffrance— pour notre bien ; pour notre salut ?

On n’aime pas penser à la souffrance ou en parler, peu importe si d’autres personnes nous ont fait souffrir ou si, malheureusement, on a fait souffrir d’autres personnes, même nos plus proches— notre mari, notre femme, nos enfants— par nos mauvaises actions ; par nos péchés. Cependant, nos lectures d’aujourd’hui, de la Genèse et de l’Évangile de St. Matthieu, portent sur la souffrance causée par notre péché, et comment Dieu répond à notre péché et à nos souffrances d’une manière qui nous conduit vers le bien ; vers le salut.

C’était l’un des arguments les plus forts de St. Thomas d’Aquin dans sa Somme Théologique pour l’existence de Dieu, aujourd’hui un argument pas facile à comprendre : que la volonté de Dieu pour sa création, la volonté de Dieu de sauver sa création, prenne en compte la finitude de la création— l’incomplet— y compris le mal, les souffrances, et le péché que nous avions introduit dans cette création. Comment cela se peut-il ?

Dans la Genèse, on a l’histoire de Joseph, jeté dans une citerne et finalement vendu à l’esclavage en Égypte par ses frères, qui sont jaloux de l’amour de leur père, Jacob, pour lui. Notre Évangile d’aujourd’hui est plus encore plus évidemment une allégorie de la fin des temps ; de notre salut, que notre lecture de la Genèse. Le propriétaire d’un vignoble loue ce vignoble à des vignerons. Il envoie ensuite des serviteurs auprès des vignerons « pour se faire remettre le produit de sa vigne », et puis il y envoie son propre fils après que ces vignerons maltraitent les serviteurs. On reconnaît facilement que le propriétaire du vignoble, c’est Dieu le Père. Les premiers serviteurs, ce sont les prophètes. Le fils, c’est Jésus lui-même, qui prédit ici sa mort aux mains des « vignerons ». Les vignerons, malheureusement, sommes-nous.

Ce n’est pas pour excuser notre péché ; notre complicité dans la mort de Jésus et dans les souffrances du monde, mais reconnaissons que les lectures d’aujourd’hui ont plus comme but de nous rappeler la volonté fondamentale de Dieu de nous sauver que de nous culpabiliser pour nos péchés. Dieu fait de Joseph, secouru de la citerne et vendu en esclavage, son premier porte-parole, en sorte, auprès de Pharaon. Dieu le Père envoie son fils à une mort certaine pour nous, les vignerons, que Dieu reconnaissait déjà pécheurs. Dieu fera tout pour nous sauver, quel que soit notre vraie chance de conversion du mal au bien.

Ici dans Retrouvaille, nous exerçons cette même miséricorde, cette même volonté de sauver de notre Dieu, auprès des couples blessés, où il y a eu du mal et même du péché. Entre nous, dans l’équipe Retrouvaille, nous avions vécu des souffrances dans nos couples, mais Dieu nous appelle quand même à collaborer dans son œuvre de salut ; à aider à sauver des mariages. Bien que nous soyons les vignerons de la parabole de Jésus ; bien que nous sommes les frères jaloux de Joseph, Dieu nous appelle à agir à sa place ; à vouloir le salut et le bien les uns des autres. Quel paradoxe, mais quelle joie que notre Dieu nous appelle à cette mission par sa miséricorde : pécheurs, mais collaborateurs néanmoins dans l’œuvre divine de notre salut ; dans l’œuvre, au service des couples, de Retrouvaille !

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