Tuesday, March 13, 2018

Homélie du mardi, 13 mars 2018– de la férie

Mardi de la 4ème semaine de Carême

Lectures du jour: Ézékiel 47, 1-9.12; Psaume 45 (46), 2-3, 5-6, 8-9a.10a; Jean 5, 1-16


Mes frères et sœurs, n’entend-on pas une lecture bizarre aujourd’hui du livre d’Ézékiel ? Notre première lecture comprend une vision du prophète Ézékiel des eaux qui jaillissent du Temple de Jérusalem qui avait été détruit par les Babyloniens et qui allait être reconstruit plusieurs années plus tard, à la fin de l’exil du peuple d’Israël en Babylone.

Eh, bien, les visions sont souvent bizarres ! Ni les prophètes, comme Ézékiel, ni Dieu, opèrent habituellement par des visions. Les visions sont un peu comme des miracles : possibles, si l’on croit que Dieu peut tout faire, même agir contre ses propres règlements qui gouvernent la nature et la font intelligible, mais rares.

Qu’est-ce qui se passe alors ; qu’a-t-il d’important à retenir de la vision d’Ézékiel à propos de laquelle on entend aujourd’hui. La vision d’Ézékiel de l’eau qui jaillit dans toutes directions en profondeur augmentant se déroule entre deux lieux principaux : le Temple de Jérusalem, sanctuaire central de la foi juive, et les terres loin de Jérusalem, à la « périphérie » d’Israël, c’est-à-dire le Jourdain et la mer Morte.

On peut parler, surtout aujourd’hui, du centre ou du sanctuaire et de la « périphérie », parce qu’aujourd’hui, c’est le cinquième anniversaire du début du pontificat de François, qui parle beaucoup de cette relation entre le centre et le ou les périphérie(s) du monde. Après avoir demandé au monde rassemblé dans la Place St. Pierre le moment de son élection de prier pour lui, le Pape François s’est introduit à ce monde comme le pape venant des périphéries au centre, pour devenir évêque de ce centre, Rome.

Nous aussi sommes appelés, chers frères et sœurs, à venir de nos périphéries— nos domiciles, nos lieux de travail et de loisir, nos lieux de rencontre avec notre prochain— pour nous rassembler ici dans une sorte de centre ; de sanctuaire, et puis on sera appelé après cette célébration de retourner à nos périphéries. Quand on retournera à nos périphéries, on y apportera Dieu, le corps du Christ en étant le corps du Christ visible, partout où on sera dans le monde.

Si le prophète Ézékiel a vu une vision assez bizarre d’eaux qui jaillissaient du temple pour rejoindre les terres distantes et arides du Jourdain et de la mer Morte, on est ici et maintenant en sortes la réalisation de cette vision prophétique. C’est à nous de commencer par cette célébration, dans ce lieu— cette Chapelle de St. Vincent de Paul— à être nourri par le corps du Christ pour devenir le corps du Christ jusqu’aux périphéries, que nos périphéries soient physiquement loin ou simplement des lieux de rencontre avec ceux et celles qui ont besoin de notre présence, notre bienveillance chrétienne, aujourd’hui.

Soyons les eaux qui jailliront de ce sanctuaire pour aller à la rencontre de ceux et celles qui sont en besoin. Soyons pour notre monde, d’ici le sanctuaire jusqu’aux périphéries arides et soifs de Dieu dans ce monde, le corps du Christ qui sera pour notre monde. Soyons dans notre monde, comme le fruit des arbres nourris par les eaux du Temple dans la vision d’Ézékiel, « une nourriture » et « un remède ». 

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