Lectures du jour: Isaïe 49, 1-6; Psaume 70 (71), 1-2, 3, 5a.6, 15ab.17; Jean 13, 21-33.36-38
Peut-on s’intégrer dans l’histoire de cette
semaine sainte qu’on entendra au cours de ces prochains jours dans nos
Évangiles ? Chacun de nous pourrait se poser cette question : si
j’étais l’un des personnages dans cette histoire de la passion de Jésus, qui
serais-je ?
À mon avis, ce n’est pas une question à laquelle
il est si facile à répondre qu’on penserait. Peut-être quelques-un(e)s parmi
nous, comme moi, se voient pourtant un peu plus comme St. Pierre dans ce récit
de notre semaine sainte.
Dans les Évangiles, Simon-Pierre sert souvent de
porte-parole pour les douze Apôtres. Il a souvent raison quand il parle, ou
bien il a presque raison, même s’il ne sait pas immédiatement pourquoi il a
raison. On entend un autre de ces occurrences dans notre Évangile d’aujourd’hui
où St. Pierre a raison sans savoir pourquoi, ou sans savoir même ce qu’il est
en train de dire.
Simon-Pierre commence en posant une très bonne
question à Jésus dans notre Évangile : « Seigneur, où
vas-tu » ? C’est impossible pour Simon-Pierre, comme pour nous, de
connaître la réponse juste à cette question maintenant. On découvrira, comme
St. Pierre, la réponse juste à cette question en le vivant, en suivant Jésus
jusqu’à la croix et à la résurrection. On découvrira où Jésus va à travers nos
propres incompréhensions ; nos propres succès où l’on a raison ou
presque ; nos propres défauts, péchés, et notre besoin d’être
pardonnés ; à travers notre propre mort et résurrection. Sinon, tout le
discours de Jésus à sa dernière Cène qu’on entend aujourd’hui n’a pas de sens
pour nous.
Simon-Pierre découvrirait le sens juste de la
passion de Jésus seulement après la résurrection du Christ, quand Jésus le
rencontrerait au bord de la mer, en train d’aller à la pêche comme il y était
habitué. Là seulement, Simon-Pierre comprendrait ce qui serait demandé de
lui ; comment il devait lui aussi donner sa vie par amour de Jésus :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? … Sois le
pasteur de mes brebis » … « Jésus disait cela pour signifier par quel
genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu ».
Maintenant, en vivant cette semaine sainte, comme
Saint Pierre, on comprend presque mais pas encore assez la réponse à nos
questions : « Seigneur, où vas-tu ? Jusqu’où sommes-nous appelés
à te suivre » ? On sait, comme St. Pierre, encore trop confiant de
lui-même à la dernière Cène, qu’on aimerait suivre Jésus jusqu’à la mort, mais
qu’est-ce que cela s’implique pour nous ? On a peur de notre péché ;
de la mort ; du chaos dans le monde.
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