Saturday, March 3, 2018

Homélie du samedi, 3 mars 2018– de la férie

Samedi de la 2ème semaine de Carême

Lectures du jour: Michée 7, 14-15.18-20; Psaume 102 (103), 1-2, 3-4, 9-10, 11-12; Luc 15, 1-3.11-32

Cette homélie fut donnée pendant le Week-end Retrouvaille de mars 2018 au Centre de retraite Massabielle, Saint-Prix, France.

Combien d’entre nous oublient facilement des choses : où l’on a mis nos clefs, des prénoms, ou peut-être des anniversaires, par exemple ? Si votre réponse est « oui, c’est moi » à cette question, je comprends si vous ne voulez peut-être pas l’admettre à haute voix.


En revanche, ce peut-il être une grâce parfois d’oublier ? À mon avis, nos lectures de ce matin nous indiquent que oui, parfois c’est une grâce d’oublier.

Notre lecture d’aujourd’hui du prophète Michée célèbre la disposition particulière de Dieu à oublier nos péchés. Michée encourage le peuple d’Israël, exilé en Babylone à cause de leur infidélité envers Dieu et leurs actes d’injustice envers eux-mêmes, en leur disant que non seulement est-ce que Dieu pardonne le péché (nous sommes tous appelés à pardonner), mais il l’oublie : « tu fouleras aux pieds nos crimes, tu jetteras au fond de la mer tous nos péchés » !

Notre Évangile d’aujourd’hui nous montre un Dieu, symbolisé en le père de l’enfant prodigue, qui semble non seulement apte à oublier le péché, mais qui célèbre cette habileté à oublier ! Le père célèbre avec une si grande joie le retour de son fils que ni son fils ainé bien-pensant, qui se met en colère en voyant la célébration pour son frère, ni le fils dit « prodigue », n’arrivent bien à comprendre. Le fils qui avait dépensé son héritage sur « une vie de désordre » retourne vers son père tout sauf (heureusement, tout sauf) paralysé de honte. Il se croit avoir perdu son droit d’être appelé le fils du père ; le fils de Dieu : « Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ».

Heureusement pour nous, notre héritage le plus important, celui d’être appelés filles et fils de Dieu, ne se perd pas aussi facilement que ça. Non seulement est-ce que Dieu, le père prodigue de miséricorde, pardonne nos péchés ; il les oublie, peut-être même avant qu’on lui demande pardon ; quand on est toujours la toute petite figure sur l’horizon, remplie de honte en retournant chez le père ; quand on se croit être digne d’un châtiment et sûrement pas d’une célébration de notre retour chez-nous.

C’est là où notre Père nous attend. Dieu nous pardonne de manière anticipée et puis oublie nos péchés. Cependant, on dirait peut-être que, pour nous, il est impossible d’oublier les blessures qu’on a subi par le mal des autres ; les blessures et les manques et pertes de confiance dans nos couples en difficulté. Dieu comprend si on est incapable pour l’instant d’oublier nos blessures, le mal commis contre nous ou même le mal qu’on a commis. Dieu ne nous exige pas d’oublier toute de suite. Dieu ne nous exige pas l’impossible, mais il nous invite tout simplement à commencer le processus du pardon. Une blessure ne peut souvent pas être guéri sans premièrement être cicatrisé.

En revanche, si on arrive, peut-être à l’aide de ce parcours Retrouvaille, à commencer ce processus du pardon, on y arrivera— d’ici notre arrivé au ciel peut-être, mais on y arrivera— à une guérison complète et opportune. On arrivera, comme Dieu est déjà arrivé, à oublier et puis à célébrer que « voilà », nous étions peut-être morts, mais nous étions « revenu(s) à la vie » ; nous étions « perdus, et (nous sommes) retrouvé(s) ».

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