Lectures du jour: Actes des Apôtres 13, 13-25; Psaume 88 (89), 2-3, 21-22, 25.27; Jean 13, 16-20
Cette homélie fut donnée à la paroisse St. Louis d'Antin, Paris, France
Cette homélie fut donnée à la paroisse St. Louis d'Antin, Paris, France
Remarquons-nous que, dans notre Évangile
d’aujourd’hui de St. Jean, on effectue un petit recul dans le temps ? On
se retrouve à table, juste après que Jésus ait lavé les pieds de ses disciples.
On est actuellement bien dans le temps pascal, un
temps de fête et de joie dans l’Église, mais aujourd’hui notre Évangile nous
fait revivre la dernière cène, le lavement des pieds, le début de la Passion de
notre Seigneur. Dans notre Évangile d’aujourd’hui, on n’est plus, bien que
momentanément, dans la joie de fêter la résurrection. Pourquoi ?
Eh, bien, se pourrait-il que ce soit toujours bien
qu’on soit rappelés de notre propre vulnérabilité de temps en temps, et qu’on
soit rappelés de comment Jésus s’est fait vulnérable au péché et à la mort pour
nous sauver ? Le lavement des pieds est un geste de vulnérabilité :
Jésus, le Maître, se met dans la position de l’esclave à ses apôtres. On sait
alors que les premiers disciples furent bouleversés par ce geste. Cependant,
ils devaient eux aussi reconnaître intimement leur vulnérabilité pour ensuite
devenir missionnaires ; pour être envoyés à coopérer dans la mission de
notre salut, la mission de Dieu qui exige que nous soyons, comme notre Dieu
fait homme, au plus vulnérables.
« Un serviteur n’est pas plus grand que son
maître », nous dit Jésus dans l’Évangile de St. Jean. Un maître
évangélisateur, un maître missionnaire ; un maître disciple et puis apôtre
doit premièrement accepter sa vulnérabilité et le fait que Jésus s’est fait
vulnérable pour nous, volontairement, jusqu’à la mort. Être Chrétien, au nom de
Jésus le Christ, est synonyme de se faire vulnérable ; est synonyme de consentir
à se faire laver les pieds et seulement ensuite de pouvoir laver les pieds
d’autrui.
Il y a une progression importante dans notre
Évangile : les disciples devaient consentir à se faire laver les pieds par
Jésus, puis Jésus leur rappelle qu’ « un serviteur n’est pas plus grand
que son maître », puis les disciples sont envoyés en mission :
« si quelqu’un reçoit celui que j’envoie, il me reçoit moi-même ; et
celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé ».
On reçoit Celui qui s’est fait vulnérable, jusqu’à
la mort, à travers quelqu’un ou une communauté de personnes— l’Église— qui ose
se faire vulnérable à la place du Seigneur sur terre ; comme Ste. Thérèse
d’Avila a dit, devenir « les mains et les pieds » du Christ
actuellement sur terre.
Il nous faut, dit le Pape François, une Église qui
n’a pas peur de devenir « accidentée, blessée et sale pour être sortie par
les chemins », pour ne pas être restée enfermée sur elle-même. On est invité
d’être cette Église : une Église en pleine fête de joie pascale parce
qu’on a osé sortir par les chemins à la rencontre du Seigneur dans nos frères
et sœurs, en particulier ceux qui sont en besoin. Nous sommes invités à vivre
l’exemple du Seigneur, Maître qui s’est fait serviteur, vulnérable jusqu’à la
mort pour nous sauver.
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