Tuesday, April 24, 2018

Homélie du mardi, 24 avril 2018– Mardi de la 4ème semaine du Temps Pascal

Lectures du jour: Actes des Apôtres 11, 19-26; Psaume 86 (87), 1-3, 4-5, 6-7; Jean 10, 22-30

Cette homélie fut donnée à la paroisse St. Louis d'Antin, Paris, France 

Qu’est-ce qui est essentiel à l’unité ? C’est souvent une question un peu controversée.

Dans notre Évangile d’aujourd’hui, Jésus entre en débat avec les chefs de la religion juive de son époque. À la fin de ce débat, Jésus affirme contre ses opposants : « Le Père et moi, nous sommes un » !

Que signifie-t-il cette affirmation de Jésus qu’il soit « un » avec le Père ? Comment sommes-nous, en Église, commissionnés ; envoyés pour être signe de cette unité du Père, du Fils, et de l’Esprit-Saint— en un seul Dieu— dans notre monde actuel ? Bien sûr, dans notre Église, comme à l’époque de Jésus parmi son propre peuple juif, il y avait beaucoup de diversité de pensée, de formes de pratique religieuse et de spiritualités. Il y avait, comme il existe maintenant dans notre Église et dans le monde chrétien au sens plus large, des débats et même des disputes à propos de la doctrine et la pratique de la foi.

Comment, alors, trouver notre unité au lieu de cette diversité religieuse ? Quels seraient les principes essentiels en lesquels il faut croire, par exemple, pour appartenir à l’Église ? Dans notre Église catholique, on a une structure de gouvernance et de sanctification pour nous aider à répondre à de telles questions. On a le pape, chef parmi ses frères évêques qui gouvernent leurs propres territoires ou diocèses, et qui forment entre eux des conférences régionales ou nationales. On a des documents et des enseignements magistériels de l’Église.

Cependant, toutes ces structures faites pour garder l’unité dans notre foi et parmi nous, ses croyants, n’évitent pas qu’il y ait une certaine diversité et créativité dans l’expression de la doctrine et dans la (ou les) pratique(s) de notre foi. Qui décide alors quelles expressions, théologies, doctrines et ainsi de suite sont légitimes et lesquelles sont erronées ? Même avec toute la structure de gouvernement particulière à notre Église catholique, la réponse à cette question n’est souvent pas aussi facile à connaître.

Pour aborder de telles questions, ne pourrait-on pas commencer à un niveau bien personnel, dans nos propres cœurs : comment agis-je pour promouvoir l’unité de l’Église ? Au cinquième siècle, St. Augustin rappela aux fidèles qu’assez peu de nos doctrines chrétiennes sont essentielles à y croire. Il faut croire en Dieu, en la Sainte Trinité. Il faut croire en la Présence réelle du Christ dans l’Eucharistie ; en ce qu’on prie dans le Credo et en ce qui est proclamé par exprès comme de la révélation divine ; comme dogme, par exemple. St. Augustin dit : « En peu de choses, l’uniformité ; en toutes autres choses, la diversité ; en toutes choses, la charité ».

La charité consiste premièrement, à mon avis, a présumer la bonne volonté de l’autre, même si notre sœur ou frère est dans l’erreur, bien qu’on sache que l’autre n’agit pas de bonne volonté. La charité consiste en avoir confiance dans l’Église ; dans la formation mutuelle—la conversion—  de nos consciences qui se déroule à long terme et avec gentillesse et bienveillance, pas en corrigeant brusquement les erreurs des autres.

« En toutes choses, la charité » … « Le Père et moi, nous sommes un », dit Jésus, et nous sommes en Église les témoins de cette unité dans la charité.

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