Lectures du jour: Actes des Apôtres 11, 19-26; Psaume 86 (87), 1-3, 4-5, 6-7; Jean 10, 22-30
Cette homélie fut donnée à la paroisse St. Louis d'Antin, Paris, France
Cette homélie fut donnée à la paroisse St. Louis d'Antin, Paris, France
Qu’est-ce qui est essentiel à l’unité ? C’est souvent une question un
peu controversée.
Dans notre Évangile d’aujourd’hui, Jésus entre en débat avec les chefs de la religion juive de son époque. À la fin de ce débat, Jésus affirme contre ses opposants : « Le Père et moi, nous sommes un » !
Dans notre Évangile d’aujourd’hui, Jésus entre en débat avec les chefs de la religion juive de son époque. À la fin de ce débat, Jésus affirme contre ses opposants : « Le Père et moi, nous sommes un » !
Que signifie-t-il cette affirmation de Jésus qu’il soit « un »
avec le Père ? Comment sommes-nous, en Église, commissionnés ;
envoyés pour être signe de cette unité du Père, du Fils, et de l’Esprit-Saint— en
un seul Dieu— dans notre monde actuel ? Bien sûr, dans notre Église, comme
à l’époque de Jésus parmi son propre peuple juif, il y avait beaucoup de
diversité de pensée, de formes de pratique religieuse et de spiritualités. Il y
avait, comme il existe maintenant dans notre Église et dans le monde chrétien
au sens plus large, des débats et même des disputes à propos de la doctrine et
la pratique de la foi.
Comment, alors, trouver notre unité au lieu de cette diversité
religieuse ? Quels seraient les principes essentiels en lesquels il faut
croire, par exemple, pour appartenir à l’Église ? Dans notre Église
catholique, on a une structure de gouvernance et de sanctification pour nous
aider à répondre à de telles questions. On a le pape, chef parmi ses frères
évêques qui gouvernent leurs propres territoires ou diocèses, et qui forment
entre eux des conférences régionales ou nationales. On a des documents et des
enseignements magistériels de l’Église.
Cependant, toutes ces structures faites pour garder l’unité dans notre foi
et parmi nous, ses croyants, n’évitent pas qu’il y ait une certaine diversité
et créativité dans l’expression de la doctrine et dans la (ou les) pratique(s)
de notre foi. Qui décide alors quelles expressions, théologies, doctrines et
ainsi de suite sont légitimes et lesquelles sont erronées ? Même avec toute
la structure de gouvernement particulière à notre Église catholique, la réponse
à cette question n’est souvent pas aussi facile à connaître.
Pour aborder de telles questions, ne pourrait-on pas commencer à un niveau
bien personnel, dans nos propres cœurs : comment agis-je pour promouvoir
l’unité de l’Église ? Au cinquième siècle, St. Augustin rappela aux
fidèles qu’assez peu de nos doctrines chrétiennes sont essentielles à y croire.
Il faut croire en Dieu, en la Sainte Trinité. Il faut croire en la Présence
réelle du Christ dans l’Eucharistie ; en ce qu’on prie dans le Credo
et en ce qui est proclamé par exprès comme de la révélation divine ; comme
dogme, par exemple. St. Augustin dit : « En peu de choses,
l’uniformité ; en toutes autres choses, la diversité ; en toutes
choses, la charité ».
La charité consiste premièrement, à mon avis, a présumer la bonne volonté
de l’autre, même si notre sœur ou frère est dans l’erreur, bien qu’on sache que
l’autre n’agit pas de bonne volonté. La charité consiste en avoir confiance
dans l’Église ; dans la formation mutuelle—la conversion— de nos consciences qui se déroule à long
terme et avec gentillesse et bienveillance, pas en corrigeant brusquement les
erreurs des autres.
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