Lectures du jour: 1 Pierre 5, 5b-14; Psaume 88, 2-3, 6-7, 16-17; Marc 16, 15-20
Mercredi de la 4ème semaine du Temps Pascal
Cette homélie fut donnée à la paroisse St. Louis d'Antin, Paris, France
Mercredi de la 4ème semaine du Temps Pascal
Cette homélie fut donnée à la paroisse St. Louis d'Antin, Paris, France
Qui était St. Marc, l’évangéliste ? Eh, bien,
on pourrait poser cette même question à propos de plusieurs personnages et
auteurs de notre Bible : qui étaient-ils ? Souvent on ne peut pas
bien connaître la réponse à cette question.
L’auteur de la première Épître de St. Pierre, d’où
est extraite notre première lecture d’aujourd’hui, introduit brièvement Marc
comme son « fils ». Les Actes des Apôtres font mention d’un homme
appelé Jean Marc, qui accompagnait les Sts. Paul et Barnabé en voyage. Ce
« Jean Marc » était-il parmi les quatre évangélistes de notre
Bible ? Marc était-il le fils de St. Pierre ? Eh, bien, peut-être on
ne le saura jamais, mais est-il essentiel qu’on le sache ?
La fin de l’Évangile de St. Marc, duquel on entend
aujourd’hui, est d’autant plus bizarre. Si je me permets une incursion brève
dans le monde des historiens et des biblistes, plusieurs pensent que l’Évangile
de St. Marc a en fait deux terminaisons, une longue et une courte. La longue
terminaison a été affirmée au Concile de Trente au XVIème siècle comme faisant
officiellement partie de la Bible ; un message divinement révélé.
Aujourd’hui, on écoute la longue terminaison de Marc, avec son récit de
l’apparence du Seigneur à ses apôtres après sa résurrection, suivie de son
ascension.
Bien sûr, on sait que cette longue version de la
fin de l’Évangile de St. Marc est vraie. L’Église n’existerait pas si les
apôtres n’avaient pas fait ce que le Seigneur les avait demandés de
faire : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la
création ». On ne serait pas ici à louer et à célébrer en Église si
l’Évangile s’était terminé, comme la terminaison courte de St. Marc, où les
apôtres de Jésus se sont cachés chez-eux par peur des autorités qui venait
juste de crucifier et de mettre à mort leur Seigneur, et les femmes venant du
tombeau, qui « ne dirent rien à personne, car elles avaient peur ».
Que dit alors de nous cette différence entre les
deux terminaisons de l’Évangile de St. Marc ; l’anonymat et l’incertitude
sur qui était ce personnage qu’on appelle Marc à travers notre Nouveau
Testament ? On pourrait dire, à partir de la terminaison courte de
l’Évangile de St. Marc, que la peur fait partie de notre histoire ; de
notre Évangile, comme la peur a fait partie de l’expérience des premiers
apôtres de Jésus. Cependant, le Seigneur nous appelle à ne pas rester enfermés
dans et paralysés par la peur ; par le trouble, la violence, et le péché
du monde. Le Seigneur nous appelle à prolonger notre Évangile, de sortir
« dans le monde entier » et à proclamer cette Évangile prolongé de
résurrection et alors de l’espoir « à toute la création ». Par notre
Parole de Dieu, avec toutes ses ambiguïtés, notre Seigneur nous appelle, par
St. Marc et plusieurs personnages bibliques qui sont restés plus ou moins
anonymes mais quand même importants, de ne pas craindre l’anonymat ou chercher
la célébrité en proclamant son Évangile.
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