Wednesday, April 25, 2018

Homélie du mercredi, 25 avril 2018– Fête de St. Marc

Lectures du jour: 1 Pierre 5, 5b-14; Psaume 88, 2-3, 6-7, 16-17; Marc 16, 15-20

Mercredi de la 4ème semaine du Temps Pascal


Cette homélie fut donnée à la paroisse St. Louis d'Antin, Paris, France

Qui était St. Marc, l’évangéliste ? Eh, bien, on pourrait poser cette même question à propos de plusieurs personnages et auteurs de notre Bible : qui étaient-ils ? Souvent on ne peut pas bien connaître la réponse à cette question.

L’auteur de la première Épître de St. Pierre, d’où est extraite notre première lecture d’aujourd’hui, introduit brièvement Marc comme son « fils ». Les Actes des Apôtres font mention d’un homme appelé Jean Marc, qui accompagnait les Sts. Paul et Barnabé en voyage. Ce « Jean Marc » était-il parmi les quatre évangélistes de notre Bible ? Marc était-il le fils de St. Pierre ? Eh, bien, peut-être on ne le saura jamais, mais est-il essentiel qu’on le sache ?

La fin de l’Évangile de St. Marc, duquel on entend aujourd’hui, est d’autant plus bizarre. Si je me permets une incursion brève dans le monde des historiens et des biblistes, plusieurs pensent que l’Évangile de St. Marc a en fait deux terminaisons, une longue et une courte. La longue terminaison a été affirmée au Concile de Trente au XVIème siècle comme faisant officiellement partie de la Bible ; un message divinement révélé. Aujourd’hui, on écoute la longue terminaison de Marc, avec son récit de l’apparence du Seigneur à ses apôtres après sa résurrection, suivie de son ascension.

Bien sûr, on sait que cette longue version de la fin de l’Évangile de St. Marc est vraie. L’Église n’existerait pas si les apôtres n’avaient pas fait ce que le Seigneur les avait demandés de faire : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création ». On ne serait pas ici à louer et à célébrer en Église si l’Évangile s’était terminé, comme la terminaison courte de St. Marc, où les apôtres de Jésus se sont cachés chez-eux par peur des autorités qui venait juste de crucifier et de mettre à mort leur Seigneur, et les femmes venant du tombeau, qui « ne dirent rien à personne, car elles avaient peur ».

Que dit alors de nous cette différence entre les deux terminaisons de l’Évangile de St. Marc ; l’anonymat et l’incertitude sur qui était ce personnage qu’on appelle Marc à travers notre Nouveau Testament ? On pourrait dire, à partir de la terminaison courte de l’Évangile de St. Marc, que la peur fait partie de notre histoire ; de notre Évangile, comme la peur a fait partie de l’expérience des premiers apôtres de Jésus. Cependant, le Seigneur nous appelle à ne pas rester enfermés dans et paralysés par la peur ; par le trouble, la violence, et le péché du monde. Le Seigneur nous appelle à prolonger notre Évangile, de sortir « dans le monde entier » et à proclamer cette Évangile prolongé de résurrection et alors de l’espoir « à toute la création ». Par notre Parole de Dieu, avec toutes ses ambiguïtés, notre Seigneur nous appelle, par St. Marc et plusieurs personnages bibliques qui sont restés plus ou moins anonymes mais quand même importants, de ne pas craindre l’anonymat ou chercher la célébrité en proclamant son Évangile.

Parmi nous, il y a plusieurs saints anonymes, j’en suis convaincu. D’après St. Marc et d’innombrables saints dont les noms ne sont connus que par Dieu seul, on a tous aussi la vocation divine d’être saints ; d’être des évangélistes « à toute la création ».

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