Friday, December 29, 2017

Homélie du mardi, 19 octobre 2017– Mémoire des Sts. Jean de Brébeuf, Isaac Jogues et leurs compagnons

Lectures du jour: Romains 3, 21-30; Psaume 129 (130), 1-2, 3-4, 5-6ab; Luc 11, 47-54

Jeudi de la 28ème semaine du temps ordinaire

Cette homélie fut donnée à  la chapelle de la Maison-Mère de la Congrégation de la Mission (Lazaristes), Paris, France.

This homily was given at the Congregation of the Mission (Vincentian) Motherhouse chapel, Paris, France.

Remarquons-nous comment on comprend souvent la justice comme étant mérité, bien qu’on exprime aussi souvent notre idéal d’une société juste comme une société égalitaire ? On l’a bien enraciné dans notre culture française cet idéal d’égalité, comme partie de la devise nationale, « liberté, égalité et fraternité » mais, si quelqu’un est puni pour une mauvaise action, on dit que cette personne a mérité d’être pénalisé pour son délit.

Pourtant, jusqu’à quel point la justice de Dieu est-elle similaire à nos idéaux de la justice ? On entend aujourd’hui, dans notre lecture de l’épître de St. Paul aux Romains, un peu le résumé bref de tout le programme de cette épître. Au niveau de la mérite, on a tous péché, dit St. Paul. On pourrait imaginer que, si on était soumis à un procès devant un tribunal, on serait tous trouvés coupables. On mérite tous alors la condamnation. Là, au moins, le sens de la justice de Dieu exprimé dans l’épître aux Romains est conforme à notre idéal égalitaire de la justice ! Cependant, Dieu ne nous condamne pas, mais Dieu envoie son fils, Jésus Christ, prendre notre place de condamnés à mort et alors nous sauver.

Comment cela peut-il se passer ? Cette manière de la justice de Dieu n’est pas du tout conforme avec notre idéal de justice basée sur le mérite ! La justice de Dieu, qui nous donne tous la chance d’être sauvés, est basée sur la miséricorde gratuite de Dieu et non directement sur nos bons œuvres (bien que tout ce qu’on fait de bon est aussi grâce à Dieu qui nous a créé pour ces œuvres ; qui nous a créés à aimer comme il nous aime).

Bien sûr, il nous est toujours possible de refuser cette justice miséricordieuse de Dieu, non-méritée de notre part. C’est ce que font librement les chefs religieux de l’époque de Jésus, qui entraînent un reproche fort de notre Seigneur envers eux : « Quel malheur pour vous ». La miséricorde de Dieu respectera toujours aussi notre liberté de la refuser.

Toutefois, penserons-nous peut-être à notre Parole de Dieu d’aujourd’hui, la prochaine fois où on est tenté de dire, au sujet de quelqu’un qui n’a pas reçu la justice, tant qu’on aurait voulu, qu’il ou elle a mérité ? Penserons-nous à comment Dieu conçoit de la justice, la prochaine fois où on réclame la justice, où l’on dit, « ce n’est pas juste », ou « là, la justice a été bien rendue », ou bien « cette conséquence a été bien mérité » ?

C’est grâce à la miséricorde de Dieu qu’on a été racheté de la condamnation juste pour notre péché. Cette miséricorde de Dieu fut manifestée sur la croix du Christ, le fils unique de Dieu condamné à mort à notre place. Cette miséricorde de Dieu dépasse toute notre imagination de ce qui est la justice, basée sur l’égalité ou le mérite ou d’autres valeurs temporelles. Grâce à cette miséricorde de Dieu — quelle merveille inattendue ! — qu’on est toujours libre d’accepter ou de refuser, bien qu’on soit tous coupables, tous pêcheurs, tous méritant la condamnation, le salut est toujours possible pour tou(te)s ceux et celles qui l’acceptent et y croient.

No comments:

Post a Comment