Friday, December 29, 2017

Homélie du lundi, 30 octobre 2017– de la férie

Lectures du jour: Romains 8, 12-17; Psaume 67 (68), 2.4, 6.7ab, 20-21; Luc 13, 10-17

Lundi de la 30ème semaine du temps ordinaire

Cette homélie fut donnée à la chapelle de la Maison-Mère de la Congrégation de la Mission (Lazaristes), Paris, France.


This homily was given at the Congregation of the Mission (Vincentian) Motherhouse chapel, Paris, France.

« Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue, le jour du sabbat » … Ayant été enseignant à plusieurs endroits, niveaux et reprises, je suis fasciné par ce début de notre Évangile d’aujourd’hui de St. Luc. Qu’est-ce que Jésus était en train d’enseigner ce jour-là dans la synagogue ? On ne saura jamais ce qu’il enseignait, parce que l’Évangile de St. Luc ne nous le dit pas.

Pourtant, au lieu de nous dire ce que Jésus enseignait ce jour de sabbat-là, après de nous avoir dit que Jésus enseignait, St. Luc nous décrit en assez grand détail la guérison de la femme infirme et le controverse qui y résulte entre Jésus et « le chef de la synagogue » et les autres « adversaires » de Jésus. Notre Seigneur n’était-il pas « en train (de nous) enseigner » quelque chose, non pas premièrement par ce qu’il disait ce sabbat-là dans la synagogue, mais par ses actions ?

On a aujourd’hui dans notre Église les mêmes sortes de débats qu’il y a eu à l’époque de Jésus. Si un expert, laïc ou ordonné, sur un tel thème parle ou écrit sur ce thème, avec quelle autorité parle ou écrit-il (ou elle) ? Si un prêtre nous enseigne quelque chose dans une homélie, ou un évêque dans une lettre pastorale, ou le pape à travers une exhortation apostolique, une encyclique, et/ou une affirmation par exprès d’un dogme (là il est plus facile pour nous à y discerner l’autorité), jusqu’à quel point cet enseignement devrait-il être obéi et mis en pratique ? Ce sont des bonnes questions, et pour moi, qui a comme intérêt et métier d’étudier ces questions-là, elles sont d’ailleurs très fascinantes !

Cependant, connaître l’autorité relative de divers enseignements, documents, et même des lois religieuses, et de bien les suivre n’est pas tout ce qui est important pour être fidèles ; pour nous d’être bons catholiques. Parfois même une loi, comme celle du sabbat, est de moindre importance que d’autres réalités. Toute loi, d’une religion ou de l’état, est subordonnée et sert à la dignité de la vie et au bien de toute la création ou bien, si j’ose le dire, ce n’est soit pas une bonne loi, ou bien c’est une loi mal pratiquée. À mon avis c’est ça que Jésus est en train de nous enseigner par sa guérison de la femme dans notre Évangile.

La plus grande autorité de Jésus ne vient alors pas de ce qu’il enseignait par ses paroles ce jour-là dans la synagogue mais par ses actions de compassion et de guérison. Le sabbat ne sert à rien s’il fait obstacle à ces actions qui sont pour notre bien commun. L’enseignement, on pourrait dire, se fait plus efficacement par nos actions qui servent ce bien ; qui servent à la vie et à notre dignité fondamentale, donnée par Dieu, que par n’importe ce qu’on pourrait dire, écrire, ou codifier en loi.

L’enseignement est un œuvre à long-terme ; un œuvre de patience, surtout avec ceux et celles qui sont dans l’erreur ou le péché (nous tous, à moments données) ; un œuvre d’accompagnement et de formation de consciences et non pas d’exclusion. L’enseignement est l’action de nous guider vers Dieu, le source de tout enseignement qui sert à notre bien et à notre salut.

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