Friday, June 8, 2018

Homélie du jeudi, 7 juin 2018– de la férie

Jeudi de la 9ème semaine du temps ordinaire


Lectures du jour: 2 Timothée 2, 8-15; Psaume 24 (25), 4-5ab, 8-9, 10.14; Marc 12, 28b-34

Cette homélie fut donnée à la paroisse St. Louis d'Antin, Paris, France 

« Bien-aimé, souviens-toi de Jésus-Christ », dit St. Paul dans sa deuxième lettre à Timothée qu’on écoute aujourd’hui. Eh, bien, que veut dire St. Paul dans le contexte de cette lettre à Timothée, et comment est-ce que ce qu’il veut dire pourrait être utile à nous, les fidèles chrétiens d’aujourd’hui ?

Notre lecture, de cette deuxième lettre de St. Paul à Timothée, se termine avec quelques conseils de St. Paul à Timothée et au peuple qu’il est en train de servir. « Voilà ce que tu dois rappeler », dit St. Paul à Timothée, « il faut bannir les querelles de mots : elles ne servent à rien, sinon à perturber ceux qui les écoutent. Toi-même, efforce-toi de te présenter devant Dieu comme quelqu’un qui a fait ses preuves, un ouvrier qui n’a pas à rougir de ce qu’il a fait et qui trace tout droit le chemin de la parole de vérité ».

Il me semble qu’en nous conseillant de nous souvenir « de Jésus-Christ » avec qui, « si nous sommes morts… nous vivrons », St. Paul fait des liens entre nos paroles, nos actions, la charité ou l’amour, et la vérité.

Dans notre Évangile, de St. Marc, en conversation avec le scribe, Jésus nous fait rappeler un message assez similaire à celui de St. Paul : On peut prétendre à aimer notre Dieu seulement si l’on aime comme soi-même notre prochain. C’est pour cela que Jésus et le scribe rejoignent les deux grands commandements de l’Ancien Testament, « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton (être) » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Cette connexion entre aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-même n’aurait été rien de nouveau pour le scribe, qui connaissait et qui priait sûrement au moins deux fois par jour, le matin et le soir, comme le font les fidèles juifs toujours, la fameuse prière, « Shema, Yisraël… Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur »…

« Écoute, Israël »… Écoute, sœurs et frères, peuple de Dieu bien-aimé… Écoutons et souvenons-nous du Christ. Si on se souvient bien du Christ, on ne dira aucune vérité sans charité. Ceci est un message tellement facile, mais tellement difficile en même temps à mettre en œuvre.

Quand St. Paul dit à Timothée que, par charité, « il faut bannir les querelles de mots », je me demande, ayant été coupable occasionnellement d’avoir failli dans ce domaine moi-même, qu’aurait-dit St. Paul à notre époque des médias sociaux, qui peuvent être utiles pour, entre autres, le ministère, mais qui risquent d’exacerber un certain manque de charité à cause de l’anonymat qu’elles sous-entendent.

Se souvenir du Christ, et éviter des « querelles de mots » inutiles et indignes de chrétiens ; relier la vérité avec la charité, si je peux le dire, se repose sur un verbe important de nos lectures d’aujourd’hui : « Écoute »… « Shema, Yisraël ». Plus on écoute avant de parler (ou même de prêcher), plus on évite d’être trop brusque avec autrui. Plus alors on sera disposé à communiquer par amour de nos sœurs et frères non pas nos faux évangiles mais l’Évangile de Jésus Christ, dont on se souvient et qui nous sauve.

No comments:

Post a Comment