Mardi de la 11ème semaine du temps ordinaire
Mémoire facultative de St. Romuald
Lectures du jour: 1 Rois 21, 17-29; Psaume 50 (51), 3-4, 5-6ab, 11.16; Matthieu 5, 43-48
Mémoire facultative de St. Romuald
Lectures du jour: 1 Rois 21, 17-29; Psaume 50 (51), 3-4, 5-6ab, 11.16; Matthieu 5, 43-48
Si l’on s’engageait dans un moment d’introspection honnête, n’a-t-on pas
eu, si l’on n’en a pas actuellement, des ennemis, ou au moins quelqu’un avec
qui l’on ne s’entend pas bien ? Cette personne ou groupe de personnes
« ennemi », assez tristement et dans mon expérience personnelle et de
ministère, est souvent quelqu’un de nos plus proches, même souvent un ou des
membres de nos familles.
Notre « ennemi » pourrait être quelqu’un de distant qu’on ne
connaît pas directement. Dans mon cas, pendant ces derniers jours j’ai, si
j’ose l’admettre, le cœur brisé en suivant les reportages de la détention et la
séparation systématique des enfants des immigrants sans papiers de leurs
parents à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Il m’est difficile
dans le moment de ne pas voir ces autorités et cette administration américaine
comme un ennemi en haïssant les injustices qu’ils sont en train de commettre.
(Je ne sais pas si l’on est rendu jusqu’à ce même point d’injustices contre les
immigrants et les réfugiés ici en Europe ou en France. Pourtant, la tentation
de traiter ces nouveaux-arrivés comme des ennemis et non pas comme nos frères
et sœurs joue dans la politique de ce pays et de l’Europe aussi. Ne laissons
pas, j’implore, ce démon entrer par nos portes et dans nos cœurs !)
Nos lectures d’aujourd’hui, du premier livre des Rois et de l’Évangile de
St. Matthieu, nous parlent du thème des ennemis : comment est-on appelé à
traiter nos ennemis ?
Dans ce premier livre des Rois, c’est le roi Acab qui se reconnaît comme
l’ennemi du prophète Élie, qui reprend le roi pour avoir tué le vigneron Naboth
et de s’être emparé de son vignoble. Acab s’était essayé de se justifier par le
fait que Naboth était devenu, bref, son ennemi en lui opposant comme roi
d’Israël. Il m’est intéressant dans cette histoire que la reconnaissance
d’Acab, non seulement d’Élie mais de Dieu comme son « ennemi » en
quelque sorte, lui amène à la pénitence, ce qui sauve au moins Acab de la
punition de Dieu pour ces crimes, bien que cette punition soit rapportée sur
ses successeurs.
Dans notre Évangile, Jésus nous propose une autre manière, là assez
radicale, de traiter de nos ennemis : « Aimez vos ennemis, et priez
pour ceux qui vous persécutent ». Si l’on aime alors nos ennemis,
posons-nous la question, seraient-ils encore nos ennemis ? Cette question
rhétorique, à laquelle on s’oblige à répondre « non », nous permet de
comprendre à tel point cet enseignement de Jésus est radical.
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