Lundi de la 6ème semaine du temps ordinaire
Lectures du jour: Genèse 4:1-15, 25; Psaume 49 (50):1, 5a, 7ac-8, 16bc-17, 20-21abc; Marc 8:11-13
Que peut-on dire à propos de la honte ? C’est un sentiment fort, la honte. Je ne sais pas si, dans notre société, on connaît la honte de même que dans certaines sociétés d’autrefois (surtout de l’époque biblique) et quelques sociétés d’aujourd’hui dans lesquelles notre honneur vient du respect des normes sociales, mais on peut être ostracisés, couverts de honte si jamais on agit contre ces normes.
On reconnaît peut-être aujourd’hui une forme de honte. Y a-t-il parmi nous quelques (ou plusieurs) personnes qui ont déjà ressenti la honte pour un péché qu’on a commis ? Cette honte nous ronge intérieurement. On se sent peut-être indigne de la miséricorde de Dieu ; de recevoir les sacrements : la communion ou même la réconciliation. De cette manière, la honte peut nous faire obstacle à une relation plus forte avec Dieu. Il nous faut souvent, je crois, l’invitation qui nous a exprimé déjà plusieurs fois le Pape François : « Dieu ne se lasse jamais de nous pardonner. Ce sont nous qui nous lassons de demander pardon ».
C’est cette honte, le fait de se lasser de demander le pardon, qui est la situation de Caïn dans notre lecture aujourd’hui de la Genèse après qu’il tue son frère Abel et qu’il se rend compte du tort qu’il a fait. Bien sûr, Caïn vit et maîtrise mal plusieurs émotions, avant et après son meurtre d’Abel. Caïn est jaloux que Dieu accepte le don d’Abel et non son don de ces récoltes. Cette jalousie lui amène à tuer son frère et, après avoir tué Abel, Caïn ne ressent ni immédatement la honte ni la tristesse.
Seulement après que Dieu le convainc de la gravité de son péché, Caïn commence à ressentir la honte. Nous venons d’écouter ce qu’il dit à Dieu à ce point : « Je dois me cacher loin de toi ». Caïn veut se cacher de Dieu parce qu’il a honte, mais là Dieu lui fait preuve de son pardon et de son soin par amour pour lui. L’amour de Dieu, pour Caïn comme pour nous, ne s’éfface pas par notre péché, peu importe sa gravité.
Comme Dieu fait avec Caïn, il le convainc de son péché non pour qu’il demeure dans la honte, mais pour qu’il puisse ressentir la tristesse pour son péché. Nos péchés et le péché du monde nous attristent quand nous y sommes conscients parce que notre conscience nous rappelle de la distance entre nous, en état de péché, et Dieu. En revanche cette tristesse, et non la honte, peut nous conduire au pardon.
À mon avis, c’est ce que Dieu apprend à Caïn, quand il lui répond, « Si quelqu’un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois ». N’ayez pas peur, dit notre Dieu. Même s’il faut que nous vivions avec les effets de nos péchés dans ce monde, nous sommes pardonnés, protégés, aimés. Autrement dit, « Dieu ne se lasse jamais de nous pardonner ». C’est à nous de ne pas nous lasser, ne pas nous abandonner à la honte, et de demander le pardon que Dieu nous offre gratuitement par amour.
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