Wednesday, March 16, 2016

Homélie du mercredi, 16 mars 2016– de la férie

mercredi de la 5ième semaine de carême

Lectures du jour: Daniel 3:14-20, 91-92, 95; Cantique: Daniel 3: 52, 53, 54, 55, 56; Jean 8:31-42


«Alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres». Ces paroles de Jésus de notre Évangile de Saint Jean semblent nous donner une réponse facile à la question: Qu’est-ce qui nous rend libres? Eh bien, «la vérité» nous rend «libres». Mais qu’est-ce que la vérité? Bien que Ponce Pilate, durant le procès romain de Jésus, posera cyniquement cette fameuse question, il n’est pas et ne sera pas le seul à la poser.

Qu’est-ce que la vérité? Qu’est-ce que la vérité qui nous libère? De quoi, pour quel but, ou, encore mieux, pour qui nous libère-t-elle la vérité dont Jésus parle? Ici nous nous retrouvons avec des questions moins faciles à lesquelles répondre que nous aurions peut-être pensés. Mais quand même notre Évangile nous donne quelques indices des réponses à ces questions. Jésus dit: «Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; alors vous connaîtrez la vérité»…

Donc la connaissance de la vérité est le don et aussi le fruit de notre fidélité à la parole du Christ; le don et le fruit d’être disciples du Christ. Mais n’est-il pas parfois plus facile pour nous de substituer ce qui n’est pas de Dieu dans nos vies, même si ces idoles se ressemblent souvent à ce qui est de Dieu; à ce qui est vrai. Notre Évangile d’aujourd’hui sur la vérité qui nous rend libres, malheureusement, me fait penser à des images que j’ai vues récemment prises par un avion sans pilote au-dessus du camp de concentration nazi Auschwitz pour un canal de télévision anglais. Il reste, au-dessus des portes d’entrée de ce camp et d’autres camps de concentration et d’extermination de cet époque, l’inscription allemande «Arbeit macht frei»: Le travail rend libre.

Nous savons que ce travail a conduit à la mort et non à la liberté pour des millions de personnes. Mais le mensonge que représente nos idoles d’aujourd’hui (non seulement le travail, ce qui peut être bon si ce ne devient pas lui-même un dieu), nos péchés, ce qui nous éloigne de Dieu et de la vérité, est bien plus subtil que le mensonge sur les portes d’Auschwitz mais peut tout de même être mortel à l’esprit humain. Avec chaque action égoïste, avec chaque manque de charité envers notre prochain, avec chaque manque de courtoisie dans notre discours public, avec chaque parole dite pour faire mal à quelqu’un ou à nous-mêmes, avec chaque séduction par le péché, nous nous éloignons de Dieu et de sa vérité et ceux-ci nous deviennent de moins en moins claires.

Mais quand même de nos jours nous connaissons des saints; des martyrs; celles et ceux qui reconnaissent la vérité de la vie et de la résurrection à travers la mort (et la mort de Jésus sur une croix!). Comment est-ce possible? Seulement par la miséricorde de Dieu, manifesté spécialement en notre célébration de carême et en l’Église et la réconciliation et ses autres sacrements, est-il possible de rester fidèles disciples du Christ; fidèles à la parole du Christ. Seulement par cette miséricorde de Dieu peut-on connaître et vivre l’ultime vérité. Et cette vérité, la miséricorde divine, nous rendra libres.

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