Saturday, December 12, 2015

Homélie du samedi, 12 décembre 2015– de la férie

samedi de la 2ième semaine de lAvent

Mémoire facultative de Notre Dame de Guadalupe

Lectures du jour: Ben Sira le Sage 48:1-4, 9-11; Psaume 79 (80):  2ac, 3bc, 15-16a, 18-19; Matthieu 17:10-13

Les disciples de Jésus lui posent une question bizarre dans notre Évangile d’aujourd’hui de Saint Matthieu: «Pourquoi donc les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d’abord»?

Pourquoi, avec Jésus présent devant eux, et alors qu’ils le croient déjà Messie, ses disciples lui posent-ils cette question à propos du second avènement d’Élie? Qui était Élie dans l’esprit juif de l’époque de Jésus, l’esprit par lequel les disciples de Jésus pensaient et agissaient?

La Bible témoigne de la grande importance d’Élie. Celui-ci était le premier prophète d’Israël de l’Ancien Testament, un personnage «pont», on peut dire, entre les origines tribales d’Israël et l’époque d’Israël comme nation sous des prophètes et des rois. Notre première lecture, de Ben Sira le Sage, raconte l’assomption, nous pouvons dire, corps et âme, d’Élie aux cieux parmi un «tourbillon» et des «coursiers de feu». (Nous croyons alors dans notre tradition catholique en l’Assomption de la Vierge Marie. Mais plusieurs juifs, même avant Jésus Christ, croyaient déjà que Dieu pouvait élever quelqu’un de spécialement digne intégralement aux cieux, bien que ces assomptions étaient rares). Ces juifs croyaient qu’Élie, qui avait été porté corps et âme aux cieux, allait revenir sur terre un jour pour annoncer l’arrivée imminente du Messie. Ceci est le contexte de la question des disciples à Jesus sur le second avènement d’Élie.

Cependant la réponse que donne Jésus à ses disciples leur est au moins aussi bouleversante que leur question: Élie est déjà revenu, mais en la personne de Jean le Baptiste! Comme Élie, Jean est aussi prophète; aussi un personnage «pont» de la Bible. Jean devient l’annonciateur de l’arrivée au monde de notre Messie, Jésus Christ. Mais ni Élie, ni Jean-Baptiste sont venus pour eux-mêmes. Ils sont venus pour nous, pour être prophètes de Dieu dans notre monde. Et Jean-Baptiste, comme Élie, nous donne une mission d’être prophètes à notre tour.

Donc de quoi et de qui sommes-nous prophètes? Nous ne sommes pas, prenant les paroles du pape Jean XXIII en ouvrant le Concile Vatican II, «prophètes de malheur». Nous ne sommes pas prophètes de la peur; de la violence; de l’exclusion de l’étranger, du réfugié ou de l’immigrant; de ceux et celles qui diffèrent de nous en religion ou en pensée. Nous sommes prophètes de bonheur; de joie; de justice; de bonté; de charité. Je suis donc confiant qu’il y en a parmi nous des prophètes, choisis par Dieu pour être, comme Jean-Baptiste et Élie, des personnes «ponts». Parmi nous sont celles et ceux qui nous amènent par parole et exemple vers notre rencontre avec Jésus Christ notre Sauveur à la fin des temps, ce que nous espérons en célébrant ce temps d’Avent.

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