Wednesday, September 20, 2017

Homélie du mardi, 19 septembre 2017– Mémoire de St. Janvier

Lectures du jour: 1 Timothée 1, 1-2.12-14; Psaume 100(101), 1-2ab, 2cd-3ab, 5, 6; Luc 7, 11-17

Mardi de la 24ème semaine du temps ordinaire

Cette homélie fut donnée à  la chapelle de la Maison-Mère de la Congrégation de la Mission (Lazaristes), Paris, France.


This homily was given at the Congregation of the Mission (Vincentian) Motherhouse chapel, Paris, France.

Remarquons-nous quelque chose d’un peu étrange dans le comportement de Jésus dans notre Évangile d’aujourd’hui ? On connait plusieurs instants dans nos Évangiles où Jésus guérit des malades ou des possédés ou, comme dans notre Évangile d’aujourd’hui, où il ressuscite même les morts. On pourrait dire que c’est assez commun dans nos Évangiles que Jésus réalise ces genres de miracles ; il n’est pas trop bizarre que Jésus guérisse les malades ou même qu’il relève les morts.

Pourtant, on sait que, dans la pratique juive du temps de Jésus, on ne touchait pas aux morts si on voulait se garder en pureté rituelle. Cependant, l’Évangile de St. Luc fait exprès de nous dire que, quand Jésus rencontra la veuve de Naïm et son fils unique, que l’on « emportait pour enterrer », Jésus « toucha le cercueil » du jeune homme.

Jésus n’avait alors pas peur d’être considéré rituellement impure par le peuple de Naïm (ou peut-être par ces propres disciples) qui avaient observé sa ressuscitation du jeune homme. Quant à ceux de Naïm qui avaient vu ce miracle, ils semblent de bien percevoir que Dieu avait « visité son peuple », mais quand même St. Luc nous dit qu’ils avaient peur après que Jésus ressuscita l’homme de la mort ; on entend que « la crainte s’empara de tous ».

On a peut-être de la difficulté à imaginer pourquoi les habitants de Naïm auraient réagi de même en observant la ressuscitation du jeune homme par Jésus. Notre culture et, encore plus, notre Église, valorise des œuvres de miséricorde envers les malades et les décédés. Assister les malades et ensevelir les morts en sont deux des sept œuvres de miséricorde corporelle reconnus par notre Église.

On n’a pas les mêmes règles de pureté rituelle qu’avaient les juifs de l’époque de Jésus. Cependant, notre Évangile d’aujourd’hui peut-il servir de rappel pour nous d’aller rencontrer ceux et celles qui ont besoin de notre service, de notre miséricorde, de notre Évangile qui n’est pas seulement un texte dans un livre, mais vivant à travers nos actions animées par notre foi chrétienne ? Le Pape François l’avait bien dit dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium de 2013 : « je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités ».

Dernièrement, lors de sa visite en Colombie, le Pape François nous a donné une image puissante du type d’Église qu’il veut. Il était en train d’accueillir des enfants depuis sa voiture quand la voiture freina assez brusquement, blessant légèrement le pape à la figure. C’est là, le pape et certains journalistes disaient avec un peu d’humour sur cet incident, la figure de l’« Église accidentée, blessée et sale » parce qu’elle n’est pas enfermée sur elle-même, mais elle est « sortie par les chemins » pour servir avec miséricorde et bonté.

Le Pape François, un peu comme Jésus avant lui en osant le contact physique avec un mort, en osant être considéré comme impure ; sale, nous encourage donc d’agir de la même manière. Connaissant le risque de nous aussi nous retrouver « accidentés, blessés et sales », sortons néanmoins « par les chemins » de la miséricorde envers nos sœurs et frères qui sont en besoin.

Homélie du vendredi, 15 septembre 2017– Mémoire de Notre-Dame des Douleurs

Lectures du jour: 1 Timothée 1, 1-2.12-14; Psaume 15(16), 1-2a.5, 7-8, 11; Jean 19, 25-27

Vendredi de la 23ème semaine du temps ordinaire

Cette homélie fut donnée à  la chapelle de la Maison-Mère de la Congrégation de la Mission (Lazaristes), Paris, France.

This homily was given at the Congregation of the Mission (Vincentian) Motherhouse chapel, Paris, France.

Celles d’entre nous qui sont mères de famille ; ceux et celles qui sont parents : Vous avez connus sans doute des moments de joie, mais aussi des moments de douleur en famille, en élevant vos enfants.

C’est maintenant le temps de l’année où les enfants rentrent à l’école. Bien qu’étant prêtre, je n’aie jamais eu d’enfants, j’ai déjà été enseignant dans des écoles. J’ai une nièce et aussi un neveu de 5 ans qui vient de commencer l’école au Canada, et j’ai plusieurs amis à travers le monde qui sont parents de jeunes enfants. À chaque début d’année scolaire, il me semble, dans n’importe quel endroit ou culture où j’ai été en ministère avec des jeunes et leurs familles, il y a toujours au moins quelques petits enfants, lors de ses premiers jours d’école, qui ont peur, qui ne veulent pas être séparés de leurs parents, qui entrent dans l’école en pleurs. Je remarque— et plusieurs de mes amis qui sont parents me l’ont dit— comment ces expériences peuvent être douloureuses pour les parents. Les mères et pères de famille ont aussi souvent de la difficulté à ne pas avoir leurs petits enfants chez eux pendant autant de temps qu’avant ; ils laissent aller leurs petits à l’école que difficilement. Cela se reproduit quelques années plus tard, quand les enfants, rendus jeunes adultes, partent de chez eux pour travailler ou pour étudier.

J’observe en étant prêtre qu’être parent, ce n’est pas facile. Pourtant, mères et pères de famille, vous n’êtes pas seuls, dans vos moments de joie ou dans vos moments de douleur ou de tristesse. Aujourd’hui on commémore la mère de notre Seigneur, Jésus Christ, notre mère et la mère de toute l’Église, Marie, sous le nom de Notre-Dame des Douleurs. Pourquoi, alors, le nom Notre-Dame des Douleurs ?

Ce nom est une reconnaissance qu’en tant que mère, Marie partage avec nous toutes nos expériences humaines ; toutes nos expériences d’Église, les joyeuses et les douloureuses. Elle a partagé avec son fils Jésus également toutes ses expériences humaines. On reconnaît officiellement sept de ces expériences ; ces événements dans la vie de Marie et de Jésus comme les « sept douleurs » : La prophétie de Syméon dans le temple qu’un glaive percerait le cœur de Marie ; la fuite de la Sainte-Famille en Égypte ; la disparition de Jésus, âgé de douze ans, dans le temple pendant trois jours ; la rencontre de Marie et de Jésus sur le chemin de la croix ; les souffrances et la mort de Jésus sur la croix ; la décente et la mise au tombeau de Jésus.

On peut imaginer, à part ces « douleurs » officiellement reconnues par la dévotion de notre Église, si on imagine bien toutes les expériences que peuvent avoir une mère— les joyeuses comme les douloureuses— toute une vie ensemble, Marie avec Jésus, où ils se sont dit continuellement : dans tes joies comme dans tes douleurs, « tu n’es pas seul. » Pourtant, c’est lors de ses derniers moments sur la croix où Jésus nous confie sa mère, qui devient alors mère de toute notre Église, de tout notre monde : « Femme, voici ton fils », et où il nous confie à sa mère.

On devient alors tous « le disciple qu’il aimait », auquel Jésus dit, « voici ta mère », qui partagera toutes vos joies ; toutes vos douleurs. Nous ne sommes jamais seuls sous la protection de notre mère.

Monday, September 4, 2017

Homily for Monday, 4 September 2017– Ferial

Monday of the 18th week in Ordinary Time

Readings of the day: 1 Thessalonians 4:13-18; Psalm 96:1, 3, 4-5, 11-12, 13; Luke 4:16-30

This homily was given at St. Clare Church, Edmonton, AB, Canada.

What is it possible for us to know about heaven? How much of eternal life, of being saved, is dependent on our own effort or works versus God’s free gift of grace?

On this Labour Day, our celebration of work and everybody who works, our readings point more toward eternal life as God’s free gift than as having anything to do with our effort. In his first letter to the Thessalonians, St. Paul writes words of tremendous hope. “Jesus died and rose again,” St. Paul says, and for this and no other reason, we have the possibility of eternal life. “Through Jesus,” who has died and has risen from the dead through no merit of ours, “God will bring with him those who have died.” All St. Paul asks of us is to “encourage one another with these words.” It is no wonder, then, that today’s reading from 1 Thessalonians is often one of the selections at funerals in our Church, a time when we want to be encouraged; to know that our God is merciful and wills most of all that we might have eternal life.

Luke’s Gospel, too, emphasizes God’s gratuitous gift. Neither the possibility of eternal life nor God’s presence with and care for us in this life is limited by our effort or factors like our ethnicity or religious tradition. God is the creator of the universe and so is the universal giver of the possibility of eternal life. When Jesus speaks this truth through the images of outsiders like the “widow at Zerephath in Sidon” receiving the prophet Elijah in a time of famine or “Naaman the Syrian” being cleansed before any of the “lepers of Israel,” the people in the synagogue of Nazareth become furious with him. How is it that these outsiders receive God’s preferential treatment? Does it matter that we believe in the right God in order to be healed; in order to be saved? Do our efforts matter for our salvation?

If we listen attentively to our Gospel reading today, we hear that our efforts and our right worship do matter for our salvation, but perhaps not in the way we might most naturally think. Today’s Gospel reading is Jesus’ basic “mission statement: “To bring good news to the poor… to proclaim release to the captives and recovery of sight to the blind, to let the oppressed go free, to proclaim the year of the Lord’s favour.”

But this is not only Jesus’ mission; it is ours also. How, then, are we bringing good news to those in need? How are we, in St. Paul’s words, encouraging one another by our words and our deeds? How are we working to free the oppressed and the marginalized and to welcome and integrate the outsiders? How are we doing all this without worrying about whom God will save and whom he will not?

Heaven is God’s gift of grace, but we are still called to cooperate in this life in making God’s gift of grace known universally. French philosopher Gabriel Marcel once said, “To love another is to say to that person, ‘You shall not die.’” To love is to will and work for eternal life for everybody and all creation, and to trust God’s grace to make this will; this dream of ours a reality. We are called to dream this dream and work to realize it; to love one another. If we do simply this, the rest of the work of our salvation is God’s.