Sunday, May 21, 2017

Homélie du lundi, 22 mai 2016– Lundi de la 6ème semaine du Temps Pascal

Ste. Rita de Cascia, mémoire facultative

Lectures du jour: Actes des Apôtres 16, 11-15; Psaume 149, 1-2, 3-4, 5-6a.9b; Jean 15, 26-16, 4a

Combien de sens en connaît-on du mot « esprit » ou des mots similaires ? On discerne au moins deux sens d’ « esprit(s) » dans nos lectures d’aujourd’hui.

Commençons par notre lecture des Actes des Apôtres, d’où on entend à propos de « Lydie, une négociante en étoffes de pourpre » que « le Seigneur lui ouvrit l’esprit ». Suite à cela, Lydie se fait baptiser, ensemble avec « tous les gens de sa maison ». Laissons-nous alors connaître quelques détails supplémentaires sur Lydie : Le fait qu’elle soit décrite comme « une négociante en étoffes de pourpre » nous suggère que Lydie était assez riche en biens matériels. Elle aurait bien pu être à l’époque la propriétaire ou de la famille propriétaire d’une assez grande maison qui servait à accueillir des assemblées pour la célébration de l’Eucharistie. En ce temps-là, on n’avait pas des églises glorieuses comme aujourd’hui, mais l’Eucharistie se célébrait souvent dans des grandes maisons des personnes riches comme Lydie. Les « étoffes de pourpre » que Lydie vendait étaient de la couleur royale ; le pourpre était alors une teinture rare et chère.

Passons quelques instants à notre Évangile. Là encore, on entend parler d’un « esprit ». Eh, bien, là Jésus, à travers St. Jean, parle de l’Esprit Saint, « le Défenseur… l’Esprit de vérité qui procède du Père », celui qui « rendra témoignage en (sa) faveur ». Si je me permets un petit recours au monde académique, le mot traduit ici en français comme « Défenseur » serait mieux traduit comme « Paraclet » à mon avis mais, si l’on sait plus ou moins bien c’est quoi (ou qui) un « défenseur », c’est quoi (ou qui) un « Paraclet » ? Cette appellation signifie littéralement quelqu’un qui nous appelle depuis notre côté. St. Jean conçoit alors l’Esprit Saint comme celui qui est toujours à côté de nous, qui nous appelle, qui nous protège et nous défend comme un(e) meilleur(e) ami(e). Bien sûr, St. Jean nous donne une image très riche de l’Esprit Saint !

Actuellement, on connaît plusieurs esprits moins saints que l’Esprit Saint, ce qui ne veut pas dire que ces autres esprits sont forcément mauvais. Entre autres, on appelle quelques boissons alcoolisées des « spiritueux ». En modération, ces boissons peuvent nous aider à nous détendre mais, en excès, ils peuvent devenir une idole, quelque chose qui prend la place de Dieu, l’Esprit Saint qui se tient à nos côtés, ou bien au moins une habitude nocive jusqu’à une addiction.

Eh, bien, revenons sur le sujet de Lydie des Actes des Apôtres, celle dont « le Seigneur lui ouvrit l’esprit ». Là, l’« esprit » dans le sens biblique était synonyme avec l’ensemble d’un être vivant. Lydie se trouve alors ouverte, éclairée intégralement quand on entend que « le Seigneur lui ouvrit l’esprit ».

On pourrait dire alors que, par son baptême, l’Esprit Saint « ouvrit l’esprit » de Lydie, et on pourrait dire la même chose de chacun et de chacune de nous : À travers notre baptême et la pratique de notre foi chrétienne, l’Esprit Saint nous ouvre l’esprit, et nous donne une richesse bien plus sublime que des « étoffes de pourpre » ou n’importe quel bien matériel.